Selon les derniers chiffres de l’INSEE, la croissance française a légèrement repris au troisième trimestre 2018 à +0,4% après +0,2% au précédent trimestre. Ces chiffres mitigés s’expliquent par un contexte international mouvementé avec à la fois une forte variation des prix de l’énergie, l’appréciation passée de l’euro et le contexte d’incertitude lié aux tensions internationales. Pour l’année 2018, l’INSEE prévoit une croissance de +1,5%, soit un ralentissement marquant par rapport à l’année 2017 (+2,3%), et un pouvoir d’achat attendu à la hausse avec l’entrée en vigueur des mesures Macron en début d’année 2019.
Légère reprise de la croissance et ralentissement du pouvoir d’achat au 3ème trimestre 2018
Au troisième trimestre 2018, le produit intérieur brut augmente légèrement à +0,4% après +0,2%. En détail, l’investissement des entreprises (+1,6% après +1,3% au précédent trimestre) et la consommation des ménages (+0,4% après -0,2%) sont à l’origine de ce léger rebond de croissance. A contrario, l’investissement des ménages a continué de ralentir (-0,1% après +0,1% au deuxième trimestre) pénalisé par le repli des mises en chantier et le plafonnement des ventes de logements anciens. Enfin, les importations sont en forte baisse sur un an passant de +2,0% au troisième trimestre 2017 à -0,3% au troisième trimestre 2018.
De plus, comme le souligne l’INSEE, le retour à la normale dans les transports (à la suite des grèves) et dans le secteur de l’énergie a joué dans ce rattrapage. La hausse d’immatriculations de voitures neuves en août en anticipation de la nouvelle norme antipollution a également contribué à soutenir temporairement la consommation manufacturière comme l’investissement des entreprises.
On note toutefois un ralentissement du pouvoir d’achat des ménages sur la période observée. Cette baisse du pouvoir d’achat s’explique par un ralentissement du revenu disponible brut des ménages en euros courants à +0,7% au troisième trimestre 2018, contre +1,2% précédemment. Cette baisse du revenu est à conjuguer avec une légère hausse des cotisations et une moindre baisse des impôts sur le revenu.
En moyenne annuelle, le PIB français augmenterait de +1,5% en 2018.
Des prévisions de croissance en hausse pour 2019
Selon les prévisions de l’INSEE, l’économie française devrait progresser à un rythme similaire sur les prochaines périodes (+0,2% fin 2018, +0,4% au premier trimestre 2019 puis +0,3% au deuxième trimestre).
L’emploi conserverait également un rythme d’évolution modéré (64 000 créations nettes au premier semestre 2019, après 107 000 sur l’ensemble de l’année 2018), soit un impact limité sur le chômage qui est prévu à 9,0% de la population active pour le premier trimestre 2019.
L’INSEE prévoit une forte hausse du pouvoir d’achat en début d’année 2019, notamment grâce aux mesures gouvernementales, obtenues par le mouvement des ” gilets jaunes “, qui devraient soutenir la consommation des ménages à court terme. Il s’agit principalement de l’annulation de la hausse de la CSG pour certains retraités, la défiscalisation des heures supplémentaires, la prime exceptionnelle de fin d’année que peuvent verser les entreprises et l’augmentation de la prime d’activité pour les ménages dont les revenus perçus sont proches du SMIC. Ces mesures annoncées par le Président de la République devraient stimuler la consommation des ménages et, in fine, la croissance économique du pays. L’INSEE chiffre l’impact de toutes ces mesures à +0,5% de revenu disponible brut en plus au premier trimestre 2019. Ces effets ne prennent pas en compte les éventuelles progressions conjoncturelles des salaires et le ralentissement de la hausse des prix à la consommation poussé par la baisse des prix de l’énergie.